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La cité des cheminots a fêté ses 90 ans

 
Paru le 15/10/2013

Le 30 septembre, la cité des cheminots fêtait ses 90 ans en compagnie des membres de l’association « Bien vivre dans sa cité », des représentants de l’organisme ICF Habitat Nord-Est, des élus, des habitants, sans oublier l’équipe de passionnés qui fait vivre le site cdclens.fr (lire ci-dessous).
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Pour cet anniversaire, une exposition retraçait l’histoire de cette cité construite en 1923 à la jonction des villes d’Avion, Méricourt et Sallaumines. _ « Les constructeurs, à l’époque avaient un cahier des charges extrêmement précis. Il fallait construire à un prix abordable et pas loin du travail, des habitats de confort avec un lien social entre cheminots » soulignait Pierre Breyda, le directeur général d’ICF Habitat Nord-Est, sociétaire immobilière des chemins de fer qui gère un patrimoine national de 100 000 logements (20 000 sur une grande partie du Nord et de l’Est).

Véritable ville dans la ville, la cité des cheminots a été conçue avec des principes communautaires permettant aux cheminots de vivre ensemble. « On ne se contentait pas de bâtir des maisons, mais on construisait aussi des écoles, église, terrain de sport, espace consacrés à la santé etc. Et une particularité importante que l’on retrouvait dans toutes les cités cheminotes, c’est le jardin. Pour que les enfants y jouent bien sûr, mais c’était aussi dans l’objectif d’y dresser un potager avec pour but, évidemment, de nourrir la famille et d’occuper le cheminot. C’était aussi un complément de salaire » affirmait Pierre Breyda.
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Après 90 ans d’existence, la cité a conservé son architecture d’origine et bénéficiera prochainement d’une réhabilitation. Trois ans de travaux qui vont quelque peu perturber la vie quotidienne des habitants. « Mais sachez qu’on ne laisse pas tomber nos locataires et on sera avec vous dans l’accompagnement social qui faudra mettre en place » insistait le directeur général. Mais avant ces travaux, un atelier mémoire a été mis en place exprimer, recueillir des témoignages, sortir des vieilles photos. Mais l’idée principale, c’est de partager, de faire connaître aux jeunes générations un passé intéressant. Les rencontres de cet atelier mémoire ont donné naissance au journal, « La gazette de la cité », distribué aux habitants.

Né rue des Marguerites et ayant habité au 4, rue du Rochoir, pour l’abbé Maurice Macquart, « la cité, ce sont des souvenirs extraordinaires car j’y ai vécu toute mon enfance. Des bons souvenirs, mais des mauvais aussi parce qu’à la rue du Rochoir, j’y ai perdu un frère, une sœur, ma mère. Il y eu les bombardements, la guerre…, des souvenirs marquants ».

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Deux passionnés par l’histoire de la cité

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Ils font vivre le site cdclens.fr, Jean-Claude Bellanger (au micro) et Jean-Marc Gouin (au clavier), deux passionnés de l’histoire de la cité cheminote ont présenté une projection photos sur le thème des ateliers mémoires retraçant les témoignages de ses habitants et le récit de leur vie.

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Comment vous est venue l’idée ?

Jean-Claude Bellanger : « L’idée m’est venue avec mon copain Jean-Marc qui a récupéré les diapositives de Monsieur Roger Blezel qui était responsable du centre de loisirs pour les diffuser et en faire profiter tout le monde. Nous avons donc créé le site « cdclens.fr » avec pour objectif de réunir un maximum de documents. Nous sommes soucieux de conserver le patrimoine de ce qui fut l’une des plus belles cités ouvrières de France. Je me suis pris au jeu et je me suis lancé à grande échelle dans l’histoire de la cité depuis sa création ».

Quelle a été votre manière de travailler ?

« J’ai essayé de rechercher un maximum de documents dans les archives à Arras, Le Mans, Roubaix etc., et surtout en allant voir les anciens de la cité. J’ai heureusement encore ma mère, qui a 87 ans. Elle a pu me donner une première liste de personnes qui habitaient dans la cité et grâce à ça, j’ai commencé toutes ces visites des anciens. Ce sont eux qui m’ont apporté toutes les photos de classes. Dans mes recherches, il est certain que j’ai été très têtu, mais j’ai aussi eu beaucoup de chance. Comme celle de retrouver un descendant d’Henri Flament, polytechnicien ingénieur de la SNCF, après 150 à 200 coups de téléphone à travers la France ou les origines de l’église Saint-Eloi. ».

Des recherches qui ont certainement demandé du temps ?

« Les recherches se sont avérées assez rapides puisque le site cdclens.fr existe depuis une bonne année. Mais on y consacre énormément de temps (3 à 4 après-midi par semaine). Cela fait un an que nous l’alimentons, mais il y a énormément de réponses de la part des anciens de la cité et qui tiennent à celle-ci. Et comme on dit toujours, les gens n’habitent pas Méricourt, Avion ou Sallaumines, ils habitent la cité des cheminots. C’est une très forte entité ».

Pour ces 90 ans, qu’avez-vous présenté ?

« Aujourd’hui, il y a environ 150 pièces exposées, une quarantaine de photos de classes et une quinzaine de registres des écoles. C’est une véritable mine d’or ces registres journaliers avec les raisons d’absences etc. On rentre vraiment dans l’histoire des familles avec ces registres et ces papiers. Ensuite, ICF Habitat nous a aidés en nous donnant des plans originaux des maisons de la cité et quelques plans d’ensemble de la cité à différentes époques ».

Et votre diaporama, comment était-il structuré ?

« La première partie était une présentation générale de la cité avant sa construction, après nous y avons mis les documents d’Henri Flament qui avait fait des photos au tout début, en 1925. Après ce sont mes collections privée de cartes postales et quelques photos de particuliers. Nous avons évoqué tout ce qui concernait la musique, les centres de loisirs et on a terminé par le top pour nous, la découverte des origines de l’église Saint-Georges à Rouen avant d’être démontée et remontée dans la cité des cheminots et rebaptisée Saint Eloi ».

Et maintenant ?
« Le travail n’est pas fini, et en voyant le succès obtenu aujourd’hui, on va poursuivre nos recherches. Nous avons encore énormément de documents à éplucher avant le centenaire de la cité des cheminots ».
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