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Les collégiens tournent un thriller pour bousculer les stéréotypes Hommes/Femmes

 
Paru le 19/04/2018

La Ville mène des actions sur la commune pour lutter contre les discriminations de toutes sortes. Avec pour partenaires, le planning familial et la Cie Quidam, le centre social d’éducation populaire Max Pol Fouchet a mis sur pied et dans le cadre de la politique de la ville, un projet cinématographique avec un public d’ados.

texte1-20.jpgDans la cour du collège Henri Wallon en ce mardi après-midi et sous un beau soleil, le silence est demandé. « Attention : Moteur ! » s’écrie Florent à l’adresse des collégiens. Puis « Coupez ! ». Le plan est court et le metteur en scène indique à la collégienne : « On va la refaire. Tu fais un pas en arrière, tu mets plus de conviction dans ton cri. Allez on recommence ».

Depuis le début de l’année scolaire, dix élèves de 3e, tous volontaires, s’investissent à cent pour cent dans ce projet pour bousculer les stéréotypes garçons/filles.

« L’origine est venue d’une belle rencontre entre notre volonté à nous de travailler sur le cinéma et de rendre les élèves autonomes dans le cadre d’un projet éducatif et le centre social qui montait une action pour lutter contre les discriminations » explique Bernard Abramski, professeur d’histoire et coordonateur du réseau d’aide prioritaire.

« Cette année, plutôt que de leur montrer des extraits, des films, Nous avons souhaité qu’ils pratiquent et donc de leur permettre de tourner un court métrage. De là, est né ce partenariat Centre social, Planning familial, Cie Quidam et collège » précise Amélie Morice, professeur documentaliste.

La réalisation du film s’inscrit dans un projet beaucoup plus large ouvert sur le cinéma et sur les préjugés hommes/femmes.

Une première approche des différents genres de films (thriller, horreur etc.) a été faite par Florent Le Demazel, intervenant cinéma ainsi qu’une présentation des aspects techniques cinématographiques.

Loïse Jaworski, pour le planning familial, a amené les collégiens à travailler sur les pubs pour dénicher ou pas différents stéréotypes avant d’élaborer un scénario conforme à l’attente du projet. Après une réécriture collective, c’est début mars que le tournage a commencé avec des ateliers animés en parallèle par Pierre Rogez de la Cie Quidam pour s’approprier les techniques théâtrales.

A raison de deux mardis et de tous leurs mercredis après-midi sur leur temps libre, les collégiens ont touché à tous les métiers (acteur, script-girl, technique image et son, maquillage…) liés à l’industrie du film ainsi que les étapes du montage.

Pour la restitution de leur travail, une projection (ouverte à tous) aura lieu en mai.
Publié le 19/04/2018

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Plus d’assurance, de confiance en soi

texte_2-95.jpgSohanne, dans le rôle de Micheline Michaut, professeur de SVT et Matéo alias Fabien Eastwood, l’homme d’entretien, ont l’habitude depuis la 6e, d’être inscrits à beaucoup de clubs et de participer à la vie du collège. L’occasion de tourner un court métrage les a attirés.

« Nous avons rassemblé nos idées, créé les personnages et écrit un début de scénario. Il ne fallait surtout pas faire un film sexiste et au niveau des répliques des femmes et des hommes, il fallait que ce soit égal sans aucune discrimination » raconte Sohanne.

Après la première étape, le scénario a été relu avec Loïse du planning familial pour vérifier la conformité à l’attente du projet.

A l’heure du tournage, les ateliers avec Pierre Rogez leur ont permis d’acquérir les techniques théâtrales sur l’articulation, l’intonation, et cet esprit de solidarité sur scène. « Cela nous a apporté beaucoup dans notre vie de tous les jours. Etre moins timide. J’ai l’impression d’avoir un peu plus d’assurance, plus de confiance en moi » affirme Matéo. Et tous les deux sont unanimes, « On se sent mieux à l’oral et avec les brevets blancs et les oraux qui se profilent, on va être plus à l’aise devant les professeurs ».

Réaliser un thriller, un choix collectif

Mégane, Kelly et Karim, comme le reste du groupe, se sont investis à fond dans cette aventure. Ils ont découvert les secrets de la réalisation d’un film et beaucoup appris sur les techniques cinématographiques.

texte_3-10.jpg« Faire un thriller, c’est un choix collectif même si au départ, on a chacun écrit une histoire et après tout a été mis en commun » dévoile Mégane qui sera une des mystérieuses disparitions d’élèves.

Après une première expérience en 4e sur la réalisation d’un court métrage l’année passée, Karim, dans le rôle d’un nouvel élève qui remarque ces disparitions inquiétantes, évoque le thème imposé. « Oui, c’est sur les stéréotypes hommes/femmes. Dans notre film, la professeure se dit avoir le pouvoir entre ses mains. C’est pour contrer la réalité et les inégalités dans la société où, c’est plus les hommes qui dominent ».

Pour cette histoire qui se passe à l’école, avec des professeurs de SVT, où chaque jour, un élève disparaît, Kelly, interprète la principale du collège. « J’ai découvert comment on tourne un film. Au début, je pensais que c’était dans l’ordre chronologique de l’histoire. Mais non, on peut tourner la scène 4 avant la 2. Comme aujourd’hui, nous sommes sur l’avant dernière journée de tournage et nous travaillons sur une des premières scènes de l’histoire ». Et Mégane de compléter, « Il est vrai que lorsque l’on tourne les scène dans le désordre, il peut y avoir de faux raccords, comme la fin d’une scène avec la manche remontée et le début de la suivante avec la manche relevée ».

De cette riche expérience, le groupe est en accord : « Nous sommes stressés à l’idée de connaître ce que le public en pensera ? » Pour cela, ils devront encore maintenir le suspense jusqu’à la première.)]

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