Depuis une dizaine d’années, la Générale d’imaginaire accompagne ses artistes associés dans la production et la diffusion de leurs créations menées sur les territoires.
La Générale d’imaginaire est un collectif d’une douzaine d’artistes, spécialisé sur les arts de la parole et à laquelle se greffent de manière plus ponctuelle d’autres artistes sur des projets spécifiques. « Ils écrivent à destination de la scène. Ce ne sont pas des auteurs dont le seul but est d’être publié. Leur objectif, c’est avant tout d’écrire pour dire.
Nous accompagnons leur travail dans la production dans un premier temps avant de passer à la diffusion » explique Donatella Dubourg responsable de la production, de la diffusion et de l’action culturelle pour le collectif.
Dans le domaine de l’action culturelle, La Générale d’imaginaire met en place sur la commune des ateliers d’écriture, de slam et de projets participatifs. « Ce sont des temps d’immersion d’artistes sur les territoires avec l’idée d’amener les habitants à s’exprimer par la parole ».
Les arts de la parole et de la prise de parole sont donc au cœur des actions et projets menés par le collectif. Ce qui correspond bien aux attentes du service municipal de la culture de Méricourt, dirigé par Marie-José Markiewicz, et qui projetait de travailler sur une année de la parole.
Après la résidence d’artistes, Amandine Dhée et SaSo, en octobre dernier pour la création d’une lecture musicale portant un regard sur la première guerre mondiale de 14/18 et un atelier slam avec les jeunes méricourtois cet été, c’est une bibliothèque vivante qui écrit ses pages actuellement au cœur du foyer résidence Henri Hotte.
« Une bibliothèque vivante, c’est un concept qui est né dans les pays nordiques avec l’idée que tout le monde peut devenir un livre vivant et transmettre des expériences, des savoirs à d’autres personnes » précise Donatella Dubourg. Pour que des personnes puissent devenir des livres, il faut d’abord les amener à s’exprimer sur elles-mêmes, et ça passe par un atelier d’expression et d’écriture.
L’intérêt de cette démarche, c’est de détourner, de contourner, de tuer les clichés. « Les premières bibliothèques vivantes ont été créées au Danemark par un comité de lutte contre la discrimination et les préjugés, pour faire en sorte que des gens aillent à la rencontre de personnes représentant pour eux ces préjugés » souligne Sophie Affholder, l’animatrice de l’atelier. « Mais nous, nous ne sommes pas vraiment dans cet état d’esprit. Notre idée, c’est plutôt de créer des livres à partir de témoignages, de récits des habitants. Des histoires qui peuvent être délivrées à d’autres personnes ».
Une première prise de contact a permis d’identifier chacune des participantes et de faire naître la parole. Une dame se souvient d’avoir assisté à une bataille d’avion dans le ciel alors qu’elle avait 7 ans, une autre était professeur de piano, beaucoup travaillaient dans la couture… « Il faut trouver pour chacune un axe, en partant soit d’une passion, d’un moment de leur vie très précis, d’une expérience de vie ».
Pour libérer leur parole, Sophie Affholder donne des pistes et les participants délivrent quelque chose d’eux-mêmes en regardant une couleur, une image.
Ce projet permet de toucher tous les publics, de toutes générations et milieux sociaux. Il n’est pas trop tard pour rejoindre le groupe qui se réunit à nouveau ce jeudi 5 décembre de 14h30 à 16h30 au foyer Henri Hotte.
– Renseignements à l’Espace culturel et public La Gare au 03 91 83 14 85.