Depuis la rentrée, Guy Deconinck a pris ses fonctions de principal au collège Henri Wallon. Fils de mineur et originaire d’Avion, il a suivi ses études au collège Ferrer, puis au lycée Picasso d’Avion avant d’épouser la carrière de professeur d’anglais.
– Quel est votre parcours ?
« J’ai mené l’essentiel de ma carrière dans l’académie de Lille et passé le concours de personnel de direction en 1992.
J’ai ensuite dirigé différents types d’établissements dans les académies de Lille et Bordeaux, mais également à l’étranger, détaché de l’AEFE (agence d’enseignement français à l’étranger). J’ai été proviseur du lycée français de Riyad en Arabie Saoudite puis proviseur du lycée français Charlemagne au Congo. Aujourd’hui, j’ai demandé à intégrer ma région d’origine, mon bassin minier natal. Je suis très heureux de prendre les rênes du collège Henri Wallon. C’est un collège très dynamique au sein d’une région que je connais très bien donc un retour aux sources et je vais également pouvoir réviser mes fondamentaux pédagogiques puisque nous allons mettre en place la réforme du collège pour la rentrée 2016 ».
– Pouvez-vous nous parler de cette réforme et du chantier qui attend le collège ?
« Pour ce chantier pédagogique, nous allons réécrire le projet d’établissement qui est arrivé à son terme. Cette réforme va nous permettre, grâce à une autonomie plus importante au niveau des moyens pédagogiques, de satisfaire les différents besoins de nos élèves par l’accompagnement personnalisé, par des enseignements interdisciplinaires en donnant plus de cohérence à l’ensemble des enseignements dispensés ».
– Quel avenir pour la classe « bilangue » ?
« Ce que nous souhaitons conserver, c’est un levier de travail qui permet de favoriser la mixité sociale avant tout. Et les sections »bilangues », lorsqu’elles fonctionnent comme celle de Méricourt, méritent d’être préservées car elles favorisent cette mixité sociale de nos élèves ».
– Le territoire affiche une grande mixité sociale, vous qui avez beaucoup voyagé, comment allez-vous travailler ?
« J’aurais tendance à dire que les besoins éducatifs des adolescents sont toujours présents. Quelque soit le milieu social dont ils sont issus, nous avons un rôle d’éducation qui demeure. Je suis de ceux qui pensent qu’il faut donner le plus à ceux qui ont le moins. Nous préparons la société de demain et nous avons donc un devoir d’éducation et de promotion de la culture vis à vis du public qui nous est confié. Nous ne sommes plus à l’époque du ministère de l’instruction publique, aujourd’hui il s’agit du ministère de l’éducation nationale et ce terme prend tout son sens. Nous allons essayer dans ce collège de faire vivre une devise : »Favoriser la réussite scolaire de nos élèves en valorisant le goût de l’effort grâce à la synergie de l’ensemble de la communauté éducative ». Et la communauté éducative, ce sont les personnels de l’établissement, les élèves, les parents, les partenaires institutionnels, la municipalité et l’activité territoriale, en l’occurrence le conseil départemental du Pas-de-Calais ».
– Justement, Méricourt a positionné dans ses centres d’intérêts principaux l’éducation et la culture, comment allez-vous travailler avec la ville ?
« L’un des axes de notre futur projet est de favoriser l’ouverture de l’établissement sur son environnement. Et la politique culturelle menée par la municipalité va nous permettre de tisser des partenariats des plus enrichissants pour nos élèves. Nous avons aussi parmi nos personnels un professeur d’arts plastiques qui a un détachement au Louvre/Lens ce qui va favoriser un accès encore plus large à la culture en bénéficiant de cette infrastructure de qualité ».
– Après les attentats de janvier dernier, le ministère de l’éducation a essayé de repenser les programmes et la mise en valeur du vivre ensemble, de la laïcité, comment cela se traduit au niveau du collège ?
« Nous dépendons du ministère de l’éducation nationale, et il est de notre devoir de promouvoir et de défendre les valeurs de la République. Tous les parents signeront une charte de la laïcité qui promeut ces valeurs de la République. Il est essentiel qu’elles soient respectées afin que les jeunes puissent développer des valeurs citoyennes, d’ouverture d’esprit et de curiosité leur permettant d’aller vers l’autre pour s’enrichir culturellement ».