Serge Leroux, alias SergeX (1950-1991) est un peintre méricourtois dont la production est demeurée confidentielle jusque aujourd’hui. Grâce à Barnabé Mons, une partie de ses œuvres est exposée à l’Espace culturel et public La Gare jusqu’au 31 août.
Ce vendredi 1er Juin et en présence de sa famille (voir encadré ci-dessous), a eu lieu le vernissage de l’exposition « SergeX, peintre sous influences ». Un grand moment d’émotion pour la maman, la compagne, la fille et la famille de Serge Leroux en découvrant ses œuvres tapissant les murs de la galerie de La Gare. Une trentaine de toiles parmi les quelque 250 tableaux qui composent son oeuvre complète.
Grâce à Barnabé Mons, qui a découvert par hasard une peinture signée SergeX. Intrigué, il contacte la famille et découvre ensuite de nombreux trésors picturaux au sein de l’atelier de l’artiste fermé depuis son décès. « Son travail est aujourd’hui, dévoilé au grand jour. Nous célébrons la réussite de ce peintre méricourtois, né en 1950, dont les talents se sont révélés dans le contexte pop-psychédélique de la fin des années 60. Une époque où le bassin minier grouille de clubs et de salles. Une région où des groupes comme Deep Purple ou Jimi Hendrix Expérience donnaient des concerts légendaires » explique le commissaire d’exposition.
Le jeune SergeX décide alors de se consacrer à la peinture suite aux événements de mai 68. Au début des années 70, il part avec sa compagne Nicole au Maroc avant de s’installer à Carcassonne. « Autodidacte, il travaille sur des panneaux de bois de récupération, du papier, du carton. Parfois il peint, colle, gratte, dessine pour en faire une production très originale, colorée. Son oeuvre réserve de nombreuses surprises et présente la superposition de dimensions sensorielles, le tiraillement entre chaos et géométrie, entre figuration et abstraction… ».
Malgré d’évidentes qualités, les peintures de SergeX demeuraient inconnues du public, l’artiste refusait le plus souvent d’exposer et ses travaux restaient confidentiels. Décédé prématurément à l’âge de 41 ans, il a laissé environ 250 pièces.
« L’art permet des rencontres assez formidables comme ce soir. Sous un nom de X, car c’est un monsieur, qui veut rester anonyme, qui a permis à Barnabé Mons de découvrir une œuvre qui va déclencher ces rencontres entre des gens de Carcassonne et de Méricourt et qui se retrouvent sur une sorte de trait d’union » estime Bernard Baude.
Quel bon moment pour que les œuvres de SergeX reviennent à Méricourt, lui qui a commencé à peindre en 68 avec des peintures provocantes aux influences à la fois picturales et musicales et revendiquées d’une façon très personnelle.
« 50 ans après, cela chamboule un peu, mais c’est aussi une façon d’avoir un regard sur cette période de 68 » poursuit le maire avant de conclure : « Tout le temps que la culture nous permet autant d’émotions humaines pour grandir l’humain, la culture doit toujours être au rendez-vous ».
– L’exposition est visible jusqu’au 31 août à l’Espace culturel La Gare, écoquartier du 4/5 Sud, rue de la Gare. En partenariat, le LaM de Villeneuve d’Ascq présentera une sélection complémentaire de ses oeuvres du 21 juin au 2 septembre.
– Publié le 05/06/2018
[(
Peu avant le vernissage, le maire, Bernard Baude, Rose-Marie Julliard, adjointe au développement de l’action culturelle, Janina Balcerek conseillère municipale et Singrid Korbas directrice de l’Espace culturel La Gare, ont reçu avec plaisir la famille de SergeX.
Cette rencontre a permis de découvrir un peu plus le peintre, ses tendances artistiques et pourquoi ses œuvres ont dormi au fond de son atelier durant plus de 25 ans.
Lise Leroux avait une farouche envie de mettre en valeur les œuvres de son père. Mais comment faire ? Cela représentait un gros travail.
Le coup de fil de Barnabé Mons a été déclencheur, même si Nicole, la compagne de Serge et Lise, sa fille, étaient au départ un peu méfiantes.
« Du coup, j’ai rouvert l’atelier, plongé dans la poussière et redécouvert des choses. J’ai aussi fait de belles découvertes » raconte Lise et Nicole de rajouter, « Faut dire qu’il avait beaucoup travaillé et je remercie grandement Barnabé qui a su mettre ses œuvres en valeur, ce que Serge n’a pas pu faire lui-même ».
Une grande émotion envahit alors Elise, la maman de Serge, qui habite toujours à Méricourt. « Je suis très fière de mon garçon ». Et elle peut être fière aussi de sa famille où tout le monde sait dessiner dans des styles différents ; caricatures, portraits… « Très jeune, Serge faisait de la peinture à la maison et je râlais car il me salissait tout » évoque t-elle ensuite avec le sourire.
Mais son fils a très peu exposé. « Il y avait des passionnés, mais il a aussi été dégoûté par des gens qui venait plus pour boire un verre que de s’intéresser à la peinture. Du coup, il a arrêté d’exposer » explique Nicole. « Les gens ne comprennent pas toujours l’art ».)]