Réflexion, sensibilisation au handicap et à la différence en générale, l’exposition « T’es pas comme moi, et alors » a pour objectif de mettre en lumière les personnes porteuses de handicap. Une occasion de plus pour remettre le handicap à sa place dans le monde ordinaire.
Résultat d’un travail photographique et d’ateliers d’écriture, cette exposition a rassemblé sur un même projet les associations Vies partagées, L’œil et la plume et La générale d’imaginaire.
« C’est une idée qui est venue en partenariat avec la ville. La médiathèque a lancé un atelier d’écriture et nous avons eu l’envie d’y ajouter un atelier photo. Ainsi est née cette exposition » dévoile Pascale Hunet la présidente de Vies Partagées. « C’est un outil de sensibilisation pour tout public mais aussi pour les collégiens. C’est un outil qui va nous servir pour aller de ville en ville et dans des lieux différents (Médériales, l’EHPAD de Méricourt, la MAC de Sallaumines). Il ne faut pas que cela reste dans les cartons ».
Le but de ce projet, c’était aussi d’amener dans cette sensibilisation des mises en situation. Pour les enfants du collège, voir des photos et des textes, ce n’est pas forcément ce qui va les marquer dans le temps.
« En revanche, être mis en situation et rencontrer des sportifs de haut niveau handicapés aujourd’hui avec l’APF mais aussi avec La vie Active et Voir Ensemble, voilà le rapport humain en direct avec la mise en situation dans un fauteuil, des parcours dans le noir. Tout cela, je pense que cela les marque davantage ».
D’ailleurs, toutes les classes de 6e du collège Henri Wallon ont déjà réalisé un travail de fond sur le handicap et les différences. Les 165 élèves exposaient les affiches qu’ils ont créées sur le sujet.
Lors du vernissage, le handicap mental et le polyhandicap étaient représentés par l’association Vies Partagées, le handicap physique par l’APF (association des paralysés de France) et le handicap cognitif avec La vie active. « C’est aussi pour montrer qu’il existe plusieurs handicaps avec des difficultés différentes suivant la perte d’autonomie que l’on peut avoir » insiste Pascale Hunet qui délivre aussi un message pour dire que « qui que l’on soit, on peut réussir à faire des choses et que la vie est là avant tout.
Nous sommes tous capable de faire des choses et de vivre ensemble. Il faut remettre le handicap à sa place, qui est le monde ordinaire ».
Aujourd’hui, Pascale et ceux qui l’entourent au sein de l’association ont le sentiment que ça bouge. Certaines villes les soutiennent. Le Conseil général, la MDPH les suivent et de nombreux partenaires sont autour d’eux. « Malgré tout, nos revendications sont écoutées et entendues. Cela émerge, des parents nous disent aujourd’hui, il y a les institutions, c’est très bien, mais on veut aussi une vie sociale et sortir nos enfants, nos adultes sans toujours avoir peur du regard des autres. Ces personnes handicapées ont les mêmes besoins d’amour, d’amitié et les mêmes envies que les autres. Et cette exposition le prouve ».
– Faire comprendre qu’une personne en situation de handicap est comme les autres
Originaires du Cameroun, Frédéric Atangana, Hervé Ndi et Jean-Solange Avah sont trois sportifs handisports de haut niveau. Après avoir rencontré des difficultés dans leur pays d’origine pour la pratique du sport, c’est en France qu’ils se sont réfugiés.Et s’ils ont choisi le Pas-de-Calais ce n’est pas par hasard. « Le footballeur Marc-Vivien Foé nous aidait de son vivant au Cameroun, et surtout les personnes qui étaient en situation de handicap. Comme il est passé par le Racing club de Lens, on savait que le sport adapté avait déjà pris de l’ampleur dans cette région qui est aussi une terre amicale » raconte Frédéric Atangana.
Ayant déjà participé à de grandes compétitions comme les jeux paralympiques de Londres en haltérophilie (développé couché), les trois athlètes pratiquent aussi le basket en fauteuil et l’athlétisme sur des lancers (poids et javelots au dernier meeting international de Paris). A l’APF, ils sont bénévoles et interviennent dans les lycées et collèges. « Auprès des jeunes pour leur faire comprendre qu’une personne en situation de handicap ne veut pas dire que cette personne n’a plus de vie » témoigne encore Frédéric, lui qui vit le handicap depuis l’âge de 8 ans.
[(
A 39 ans, Samuel Lemore pratique l’art d’écrire avec la lumière depuis maintenant 5 ans.
Pur autodidacte, son travail est exclusivement inspiré par le photojournalisme, même s’il n’exclut pas d’y inclure de l’artistique. Avec son association « L’oeil et la plume », il ne travaille qu’avec des publics et des univers qui sont clos comme le monde du handicap, l’univers des clandestins, les SDF, les jeunes en difficulté.
« Tout jeune, j’ai toujours aimé les belles images. Les images sur l’Afrique et je rêvais d’être zoologue. Dans les livres que ma grand-mère m’achetait, ces images m’ont toujours bercé » raconte Samuel qui un jour, humblement, s’est acheté un petit appareil photo. « Et puis, tout s’est enchaîné, j’ai eu mon premier reflex. J’ai beaucoup lu et travaillé la nuit en général avec le CAP/BEP photo en guise de livre de chevet. Et c’est un travail qui continue parce que 5 ans, c’est très peu ».
L’artiste a déjà travaillé dans l’univers du handicap avec des grosses structures de type APEI pour leur projet associatif. « Pascale me connaissait par ce biais et m’a proposé ce projet. Pour moi, c’était un défi intéressant à relever avec un public peu nombreux ». Il lui fallait donc trouver matière et creuser un petit peu pour pouvoir aller plus loin et essayer de faire ressortir des émotions. Après une immersion de près de dix ateliers avec Law de la Générale d’imaginaire pour partenaire en écriture, 28 clichés et 7 poésies attisaient la curiosité et les regards sur les 35 panneaux qui s’affichaient dans la galerie de l’espace culturel La Gare.
Une belle expo où se mêlent des expressions couleurs et noir et blanc. Une volonté du photographe qui a choisi le noir et blanc sur certaines épreuves afin de leur donner une sorte de sentiment intemporel.)]