À l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, plusieurs ateliers et séances de sensibilisation ont été organisés pour les élèves du collège Henri Wallon, ce jeudi 7 novembre. Les « ambassadeurs », un groupe d’élèves mobilisés pour cette cause et habillés de vert pour l’occasion, ont dédié leur journée à la création de supports de sensibilisation pour informer leurs camarades sur les effets dévastateurs du harcèlement.
Les ateliers étaient dispersés à travers l’établissement, offrant divers formats d’activités. L’un des points forts de cette journée était l’Arbre du Bien Vivre Ensemble, une création en 3D cette année. Mme Stéphanie Lino, assistante d’éducation en charge de cet atelier, nous a confié : « C’est mon époux, Johnny Lino, qui a dessiné, découpé et peint cet arbre en bois. Ce support plus solide pourra être exposé dans le hall. Les élèves y posent l’empreinte de leur main découpée dans du papier coloré, sur laquelle sont inscrits des mots ou phrases prônant la bienveillance et le respect des autres. »
Dans une autre salle, Mme Lancry utilisait un jeu vidéo pour amener les adolescents à enquêter sur le mal-être d’un élève fictif. L’objectif de cette activité était de leur apprendre à reconnaître les signes de harcèlement et à comprendre les causes et conséquences de ces comportements. De son côté, Mme Dupont animait un jeu de société axé sur l’identification et la gestion des émotions. Les élèves ont également produit un clip vidéo sous la direction de Mme Cauet, professeure de musique, diffusé dans le hall pour sensibiliser davantage. Au CDI, Mme Coupet et Mme Duquenne animaient un atelier de création d’affiches, tandis qu’une banderole décorée de cocardes vertes dessinant les lettres NAH (Non Au Harcèlement) était accrochée en toile de fond. Des flyers, rédigés par les ambassadeurs eux-mêmes, ont aussi été distribués aux élèves. Ces jeunes ambassadeurs constituent ainsi une véritable brigade anti-harcèlement au sein de l’établissement, en tant que personnes de confiance pour d’éventuelles victimes et observateurs attentifs pour prévenir les comportements nuisibles.
Trois d’entre eux, Matisse, Elsa et J., ont partagé leurs motivations.
Matisse, en classe de 4ème et ambassadeur depuis son entrée au collège, raconte : « Quand j’étais plus petit, en primaire, un copain est venu me voir parce qu’il se sentait mal. Il avait des idées noires, et en voulant l’aider, j’ai compris qu’il se faisait harceler. J’ai pu l’aider en parlant avec des adultes qui ont pu régler le problème. Mais j’ai toujours trouvé ça triste que des enfants de mon âge puisse être exclus et se retrouver si malheureux en allant à l’école. En 6ème, quand on m’a proposé cette activité, j’ai accepté tout de suite. »
Elsa, également en 4ème, explique : « Moi j’avais envie d’aider les autres, de me sentir utile. On entend souvent des histoires horribles à la télé, avec des ados finissent par faire des choses graves parce qu’ils en ont marre de se faire taper, insulter… Je suis contente que le collège prenne ce sujet au sérieux et je suis fière de faire partie des ambassadeurs ».
Enfin, J., élève de 5ème, a vécu le harcèlement et préfère garder l’anonymat : « En maternelle tout allait bien, j’avais des copains, mais quand je suis arrivé en élémentaire, c’était plus la même chose. Tous les jours on me frappait, on m’insultait, on se moquait de moi. J’avais mes pantalons déchirés, des coups. Ça a duré plusieurs années. Quand j’ai eu un téléphone, j’ai en plus été victime de cyber harcèlement. C’était trop… Alors j’en ai parlé à mon parrain et à mes parents. On a vu une assistante sociale, et l’infirmière du collège (Mme Albert) est même venue dans mon école. Mon harceleur a lui aussi été convoqué. Ça s’est enfin arrêté. »
Cette journée NAH a permis aux élèves de prendre conscience des comportements à risque et de la nécessité de construire un environnement scolaire où chacun se sent respecté et soutenu.
Si vous vous sentez concerné, de près ou de loin par une situation de harcèlement, ou de cyber harcèlement, il existe un numéro gratuit, anonyme et confidentiel : le 3018 de 9H à 23H.