Ouvert depuis début juin, l’EHPAD, L’orange bleue commence à prendre tout doucement vie au pied du terril « Le bossu ». Une trentaine de résidents a déjà pris possession des lieux et l’établissement a ouvert ses portes au public. Des visites par petits groupes y étaient organisées juste avant le début du dernier conseil municipal qui s’était délocalisé ce soir là, au cœur de la structure.
Avant d’ouvrir la séance, le maire Bernard Baude a laissé le soin au président de la mutuelle APREVA et Apréva RMS (réalisations médico-sociales), Alain Tison, de présenter l’établissement à l’assemblée communale.
Rencontre
– Alain Tison, parlez nous du projet ?
« D’abord il faut rendre hommage à ceux qui ont été les initiateurs, c’est-à-dire le conseil municipal et bien évidemment le maire. C’était l’AHNAC qui avait en charge de gérer cet établissement. Il s’est avéré que ce groupe a connu diverses difficultés financières et n’était plus en état de pouvoir le gérer. Ce qui nous a amenés nous, qui sommes présents au sein de leur conseil d’administration, de proposer le transfert d’autorisation d’ouverture de l’EHPAD à Apréva RMS. Si l’AHNAC n’ouvrait pas cet établissement, l’autorisation risquait d’être perdue définitivement ».
– Quel est la particularité de cet EHPAD ?
« L’établissement est un peu novateur dans le département. C’est un EHPAD de 120 lits dont 60 que je qualifierai de traditionnels. C’est-à-dire la prise en charge des personnes âgées qui sont plus ou moins dépendantes. Vous avez 30 lits qui sont réservés à la maladie d’Alzheimer et la particularité de cet établissement c’est qu’il initie pour la première fois dans le Pas-de-Calais, la prise en charge du handicap vieillissant. Aujourd’hui, force et de constater que les structures déjà en place n’ont pas la capacité d’accueillir un handicap, qu’il soit physique ou mental en état de dépendance. Cet établissement est le premier qui va pouvoir prendre en charge ce type de résidant ».
– Présentez-nous cet établissement ?
« C’est un établissement avec quatre ailes majeures, ce qui nous a permis d’ailleurs de récupérer le handicap vieillissant et ces ailes qu’on a appelé villages ont leur autonomie la plus totale. Ce qui permettra de pouvoir gérer les profils différents des patients en fonction de leur état. Quatre villages autonomes qui permettent aussi de préserver l’indépendance des résidants, tout en laissant possible une certaine mixité entre eux ».
– Médicalement, comment fonctionne la structure ?
« Je rappelle que vous êtes dans un établissement qui est ouvert et le principe est de respecter le choix du résidant. Donc le médecin traitant, c’est le choix du résidant. Néanmoins, nous avons, rendu obligatoire de par la loi, un médecin coordinateur qui est attaché à l’établissement et qui fait le lien entre le patient et le médecin traitant. Bien évidemment nous avons tout un service d’infirmerie avec une infirmière coordinatrice et des infirmières qui vont pouvoir activer et réaliser les soins auprès des patients et toutes les personnes qui entourent la personne âgée, en fonction de son état de dépendance. C’est toute une ville qui est créée et qui va avoir son autonomie pour ses résidants ».
– Vous avez aussi un accueil de jour ?
« Nous avions souhaité un service d’accueil de jour (8 places) parce qu’aujourd’hui, nous avons encore des personnes dépendantes qui sont maintenues à domicile par les familles. Il faut reconnaître que c’est une charge très lourde. Et le fait que l’on puisse prendre, sur une journée, la personne dépendante et alléger l’environnement qui s’occupe d’elle, c’est quelque chose de très positif ».
– Comment se passe l’ouverture ?
« Nous avons pris beaucoup de retard, mais l’établissement est ouvert depuis le début juin. Nous sommes déjà à plus de 30 résidants, en sachant que le village réservé au handicap vieillissant ne sera fonctionnel qu’en septembre car il nécessite un projet de vie particulier en rapport au profil de population que nous allons accueillir. Nous ne souhaitons pas du jour au lendemain, faire le plein de cet établissement. Nous sommes donc sur une progression lente mais réelle parce que l’intégration des personnes âgées au sein d’un établissement représente, pour elles, un déracinement ».
– Financièrement, qui peut intégrer cet EHPAD ?
« Sur les tarifs, en tant que mutualiste, nous sommes dans un cadre comme étant défini tarif social. C’est-à-dire que le prix de journée est négocié avec le Conseil général pour permettre à toutes personnes, quels que soient ses revenus et ses moyens, de bénéficier de l’aide sociale dans le cas où elle n’aurait pas les revenus suffisants pour payer le prix de journée. Donc Méricourt est ouvert à toute population quel que soit son niveau social ».