Lors des cérémonies du 8 mai commémorant le 67e anniversaire de la capitulation Hitlérienne et la libération des camps de déportés et à l’occasion du remplacement des plaques de la rue Altazin, un hommage a été rendu aux deux Maurice Altazin, le père et le fils, figures importantes de la résistance, morts pour la France en 1945.
« 67 ans après la capitulation sans condition du troisième Reich, nous voici de nouveau réuni pour nous rappeler l’époque de barbarie nazie et cela nous permet aussi de rendre hommage à tous ceux qui ont osé dire non » déclarait Bernard Baude. « Sur le parcours, en passant la rue des fusillés, on pense au mur des fusillés à Arras et ce n’est pas un hasard si tous ceux qui ont osé dire non, étaient des femmes et des hommes, des jeunes et des travailleurs qui, avant de s’opposer à la barbarie nazie, s’étaient aussi engagés pour la reconnaissance des travailleurs et beaucoup plus de liberté pour nos populations et le peuple Français. Beaucoup étaient engagés dans des partis politiques de gauche, beaucoup d’ailleurs au parti communiste, comme Maurice Altazin, le père ».
Avec le maire, Bernard Baude, Martine Lancial, Huguette Altazin, Jeannine Meurisse et René Lesire, petits-enfants de Maurice Altazin père, ont dévoilé la nouvelle plaque de la plus longue rue de la cité des cheminots. « Nous sommes venus témoigner du passé. Et de quel passé. Celui de la période dramatique qui fut celle de la grande guerre mondiale de 39/45 » dira au nom des quatre petits-enfants Martine Lancial. « Notre grand-père Maurice Altazin, né le 28 juillet 1900 à Tourcoing et son fils Maurice, né le 27 septembre 1922 à Avion habitaient la cité des cheminots avant la guerre. Notre grand-père occupait la fonction de chef de train et faisait partie d’un groupe de trois (la base de l’organisation des FTP) ».
Maurice Altazin, père, était connu avant la guerre comme un fervent militant communiste et syndicaliste. Malgré les mesures de prudence, il sera dénoncé par l’un des leurs et est arrêté le 13 janvier 1944. Après de nombreux interrogatoires serrés et prolongés, il est transféré au quartier cellulaire allemand de la prison de Saint-Nicaise à Arras et mis à la disposition de la gestapo avant d’être envoyé au camp de concentration de Buchenwald en Allemagne. « Affaibli par des conditions de vie pénibles, par le froid intense et la faim, il mourut le 8 avril 1945 dans ce même camp, la veille de l’insurrection. Quand à son fils Maurice, notre oncle, il fit partie du premier groupe de trois de l’organisation spéciale au dépôt de Lens en 1941. Arrêté en 1942, il succomba à la maladie au camp d’extermination de Dachau le 22 février 1945 » précisait Martine Lancial avant de rendre également un hommage à sa grand-mère. « La femme, la mère de nos défunts. Il convient que, malgré tout, elle continua le combat dans la souffrance et lui valut après la libération la croix de combattant volontaire de la résistance ».