Avant de devenir de véritables techniciens, les élèves du lycée professionnel François Hennebique de Liévin, dirigé par Olivier Thiriet, ont finalisé leur projet axé sur le développement durable et particulièrement l’écoquartier du 4/5 sud de Méricourt.
Le samedi 19 mai, les jardins du centre social et d’éducation populaire Max Pol Fouchet ont servi de décor à l’événement où les lycéens, inscrits en filière bac-pro technicien des systèmes énergétiques et climatiques, technicien froid et conditionnement d’air et technicien bâtiment études et économie, ont présenté le résultat de leurs travaux menés depuis deux ans.
« L’idée est venue de mon collègue, Bertrand Usaï, de la COP21 et d’une rencontre avec le maire de Méricourt. L’écoquartier de cette ville, c’était vraiment approprié à son sujet en histoire-géo et au mien en architecture et construction » explique Sylvain Bécourt, professeur de construction économie au lycée liévinois. « On pourrait imaginer dans cet espace de développement durable, des enfants, des familles qui pourraient, en toute sérénité, s’amuser, rouler à vélo dans le calme. C’est plutôt la ville à la campagne ».
A Méricourt, le terreau de la démocratie participative fait prendre racine à tous les projets en y associant les habitants. Et l’histoire est un excellent appui pour inventer le devenir comme cet écoquartier qui prend vie sur une ancienne friche minière avec l’Espace culturel La Gare. Depuis, de l’habitat collectif s’est bâti, le centre social et restaurant municipal se construit et d’autres types d’habitats se projettent. « Toute la particularité d’un écoquartier traversant, d’un lieu locomotive et ouvert qui doit faire échos dans les quartiers » insiste le maire, Bernard Baude.
Les lycéens ont présenté une exposition d’affiches et des vidéos retraçant leurs démarches et leurs recherches sur le passé et le devenir du site, labellisé « Bas carbonne », le seul au Nord de Paris.
Les élèves de TBEE, ayant pour objectif de préparer ensuite un BTS Etudes-économie et une licence BCCT (Bâtiment construction et conduite de travaux), sont amenés à réaliser des plans d’exécutions et à devenir conducteur de travaux. « Faire des maquettes avec les élèves, cela apporte ce côté pédagogique et ce côté concret en 3D. Depuis 7 ans, nous avons un partenariat avec l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille et avec le système d’égalité des chances, cela permet à nos élèves d’accéder, sur concours, à l’architecture » ajoute Sylvain Bécourt. En mettant l’accent sur la maquette, les jeunes ont découvert d’autres compétences comme les niveaux, les terrassements etc.
Après 3 mois de travail les lycéens étaient fiers de présenter leur maquette réalisée au 1/300e, une échelle idéale pour ce terrain de 7 hectares.
Les tables rondes ont permis les échanges avec les professionnels et les experts autour de discussions publiques. Enfin les lycéens sont devenus acteurs de leur propre pièce Les « écos » du Palais pour mettre un terme à la restitution de leur projet.
– Publié le 23/05/2018
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Samuel Grandin en filière Froid et conditionnement d’air au lycée François Hennebique de Liévin :
« Notre projet sur l’écoquartier de Méricourt, nous y avons travaillé pendant deux ans. Ce site Méricourtois est le seul reconnu et labellisé dans le Nord de la France au dessus de Paris. Nous avons eu beaucoup de réunions avec des architectes, des professionnels et des élus qui gèrent l’écoquartier et avons travaillé sur le passé, donc la mine, et le devenir. Nous avons découvert les matériaux comme des isolants qui peuvent être utilisés dans notre métier en tant que frigoriste. Le métier de frigoriste concerne les chambres froides, les clims, les centrales de traitement d’air…. Le but dans un écoquartier, c’est de dépenser le moins d’énergie possible, même dans le froid en terme de puissance afin de réduire les consommations».
Andrehann Nespola, en terminale Froid et conditionnement de l’air au lycée liévinois :
« Monsieur Usaï, professeur de lettres, avait comme projet de nous faire travailler sur le développement durable et le maire de Méricourt nous a proposé gentillement de venir travailler sur l’écoquartier de sa ville. Après deux visites de sites à Lille et à Paris, celui de Méricourt avait la particularité d’être très grand et bien positionné avec une médiathèque, un restaurant municipal et un centre social.
Notre travail a constisté à effectuer beaucoup de recherches sur l’écoquartier avec une envie d’acquérir une certaine expérience et surtout d’apprendre sur l’écologie, le développement durable, les maison HQE (Haute qualité environnementale)… Un travail complet et que du bonus pour notre avenir ».
Mohamed Diaby, étudiant à l’école d’architecture de Lille en 5e année :
« Mon rôle a été de les accompagner lors d’exercices de maquette, de montage etc. Cette maquette est un outil pédagogique qui permet aux gens de se rendre compte de la valeur de l’espace permettant ensuite de déterminer quels sont les enjeux et quels équipements on peut y apporter. Ici, le cœur central de cet écoquartier est occupé par la coulée verte, cet endroit s’épaissit pour gérer les inondations et permettre les échanges entre différents types d’habitations et de se projeter dans cet espace. La réalisation de cette maquette permet aux lycéens préparant un bac technique de se rendre compte comment on utilise un matériau, mais aussi les outils inforrmatiques. Dans notre métier, peu importe le projet, la maquette est indispensable. Ici, il est important de mesurer la dimension et la diversité des différentes constructions possibles ainsi que la diversité des populations qui vont y habiter. La maquette a cette capacité de raconter des typologies architecturales qui vont se mettre en place ».)]