Les femmes et les hommes ne font pas le même métier. Certaines professions résistent au sexe opposé. Pourtant des femmes bousculent les stéréotypes en travaillant dans un métier habituellement occupé par un homme.
Elles sont conductrices de poids-lourds, plaquistes, plombières, caristes et pour certaines elles exercent des métiers et des fonctions à très grosses responsabilités.
Ces pionnières (d’où le titre du spectacle) explorent la place nouvelle des femmes dans le monde du travail. La compagnie Grand Boucan a recueilli leurs témoignages. « Les pionnières est un spectacle bâti à partir des paroles de femmes qui font des boulots d’hommes, pour caricaturer des métiers non traditionnels. Qu’est-ce que c’est qu’un métier d’homme ? ». Pour la comédienne Carine Bouquillon, cela mérite réflexion. « J’ai rencontré beaucoup de femmes et cela n’a pas été facile car elles ne sont pas nombreuses. Et puis, il faut qu’elles acceptent de nous parler. Le plus difficile, cela a été de rencontrer des femmes qui exercent des fonctions à hautes responsabilités parce qu’elles sont très occupées. Elles n’ont pas toutes envie de revendiquer leur féminité ».
Sur scène, avec Catherine Gilleron, également comédienne, Carine Bouquillon a essayé de rendre vivante cette lecture-spectacle. Un travail qui a demandé près de deux ans et qui aboutit sur des choses très sérieuses, mais aussi des passages drôles avec un petit décalage qui passe par l’humour. « Nous avons fonctionné par thématiques car nous avions énormément de matière. Nous avons du faire des coupes pour restituer avec une certaine fluidité ces différentes paroles de femmes avec le parti d’être assez neutre pour justement éviter de reproduire ces stéréotypes et de dénaturer les témoignages ».
Quelques minces passages du spectacle sont tirés d’écrits théoriques universitaires qui traitent des femmes au travail et du travail des femmes. « Il y a une série de stéréotypes sur les petites piques, les remarques, les comportements de certains hommes dans les entreprises alors que les femmes font le même boulot. Quelques images viennent compléter ces textes. C’est une lecture spectacle qui doit rester vivante car elle s’adresse aussi aux scolaires ».
Ce qui intéresse les deux comédiennes, c’est d’embrayer ensuite par une discussion sur leur orientation avec l’espoir d’ouvrir des horizons à ces jeunes gens. « De leur faire prendre conscience et d’échanger sur les questions que l’on peut se poser ».
Un spectacle qui ne veut pas donner de leçon, mais qui essaie tout simplement de soulever tous ces stéréotypes afin que chacun s’interroge.
– Publié le 21/03/2016