Depuis deux ans, les membres du collectif « Les amis de la ferme » savourent les produits frais et de saison cultivés par Pascal Alexandre. Chaque fin de semaine, les adhérents viennent chercher leur panier rempli de légumes pour préparer des menus diversifiés.
Le groupement « Les amis de la ferme » s’inspire du système des AMAP (association pour le maintien d’une culture paysanne) et accueille actuellement 25 adhérents qui ne paient aucune cotisation. En revanche, chacun s’engage à s’inscrire pour une année. « La formule est simple » explique Daniel Branchu qui gère la partie administrative de l’opération. « Un panier revient à 10 euros. En début de trimestre, l’adhérent paye le montant de 13 paniers correspondant à trois mois ».
Chaque vendredi après-midi ou samedi matin, jours de retrait, le consommateur découvre la composition de son panier de légumes. « Ce ne sont uniquement que des produits de la ferme récoltés en fonction de la saison. Il est donc certain que vous n’aurez pas de tomates avant le mois de juillet » affirme le producteur Pascal Alexandre qui tient à souligner qu’il joue la transparence au niveau des produits. Les clayettes qu’il prépare, présentent en général 8 à 10 produits différents par semaine. Et ce n’est pas un souci pour Pascal qui cultive tout au long de l’année une trentaine de productions de légumes. « Chaque semaine le panier est renouvelé en type de produits avec certains qui reviennent comme les pommes de terre, les carottes, l’endive en hiver ou les salades en été ». Le contenu du panier est imposé, c’est le producteur qui le compose en fonction des récoltes. « Et puis, il n’y a aucun conditionnement. Ce qui permet de mettre 20 à 30 % de produits en plus par rapport à la valeur marchande du magasin. Et par le biais de ces produits qui ne sont pas emballés, on joue aussi un rôle au niveau de l’environnement » insiste encore Pascal Alexandre en présentant le panier de la semaine. Celui-ci est composé de salade de mâche, d’une batavia, d’une feuille de chêne, d’échalotes vertes, de radis, ainsi que 500 grammes de fraises avec un kilo d’oignons, autant de carottes et trois kilos de pommes de terre Charlotte. « Oui des produits très différents selon les saisons. L’hiver, on peut y retrouver de vieux légumes comme le panais, le rutabaga, les radis noirs. Le but, c’est aussi de faire connaître certains légumes que les personnes n’ont pas, ou ont perdu l’habitude de consommer ».
L’année dernière, Pascal a fait goûter aux amis de la ferme du cardon ou de la blette. Une plante potagère où l’on utilise la côte en gratin et la feuille comme un épinard. « On a aussi eu du fenouil, du chou romanesco, du brocholi, des topinambours…, des produits que l’on consomme moins souvent ».
Avec ces denrées plus rares tombées dans leur panier, les membres du collectif s’obligent à une certaine recherche gastronomique pour apprécier à leurs justes saveurs ces légumes pour le moins méconnus ou oubliés. Internet s’avère être un outil utile pour y dénicher quelques bonnes recettes lorsque le collectif aura oublié d’en glisser quelques unes dans le casier. « Le projet de créer un blog pour communiquer et développer des idées de recettes est entrain de germer » ajoute Daniel Branchu à la tête du collectif qui a pour objectif principal de développer une agriculture paysanne de proximité soucieuse de maintenir des terres agricoles en zones périurbaines tout en soutenant une production écologique et saine, un commerce équitable entre agriculteurs et consommateurs et une alimentation de qualité.
Et pour ceux qui souhaiteraient découvrir l’envers du panier et pénétrer les coulisses de la ferme avec l’ambition de venir retirer chaque semaine sa caissette de légumes, une visite s’impose ce vendredi 1er juin. Pascal Alexandre présentera son exploitation et expliquera la manière dont il cultive et qu’il raisonne ses cultures. « Il y a certaines productions où j’essaye de ne pas mettre de produits phytosanitaires. Je ne fais pas de culture bio mais je travaille en culture raisonnée. J’effectue aussi des rotations de parcelles selon les légumes et cette année je vais innover en insérant des bandes fleuries dans mes cultures légumières. Ces bandes intercalées dans les cultures maraichères permettent de fixer des auxiliaires qui seront prédateurs des insectes ennemis aux cultures. Par exemple les œillets d’inde sont utiles dans les cultures de tomates. C’est une fleur répulsive pour les insectes, les pucerons et les aleurodes des serres » précise encore Pascal Alexandre.
– Pour une meilleure organisation de la visite de la ferme de ce vendredi 1er juin à 18 heures, il est recommandé de s’inscrire à l’avance en s’adressant à Daniel Branchu au 06 17 41 49 50 ou par mail à daniel.branchu@laposte.net
– A la Ferme, chez Pascal et Marianne, Produits régionaux du Nord-Pas-de-Calais, ouvert du lundi au vendredi de 9h00 à 12h30 et de 15h00 à 19h00 et le samedi de 9h00 à 12h30, 35 rue de l’Egalité 62680 Méricourt. Tél. 03 21 78 22 67.