C’est l’espace culturel La Gare de Méricourt que le collectif Rased 62 avait choisi pour sensibiliser le public sur les conséquences des suppressions des Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED).
Les RASED, aujourd’hui gravement menacés de disparition, aident les enfants qui ne parviennent pas à être élèves malgré leurs efforts ou pour qui, les aides ordinaires de type soutien scolaire restent inefficaces. Pour faire connaître ce métier, le collectif s’est appuyé sur la projection du film « Un parmi les autres », produit par la Fédération Nationale des Rééducateurs de l’Éducation Nationale (FNAREN). Dans ce documentaire, les séquences de rééducation avec les enfants entrent en résonance avec des témoignages de parents, d’enseignants et des éclairages de spécialistes. « Cela montre plus spécifiquement le travail d’un rééducateur. Il faut savoir que ce métier est méconnu et pas forcément facile à comprendre dans sa spécificité puisqu’on ne travaille pas directement sur la pédagogie mais on utilise des détours, des stratégies qui sont surtout le jeu, la symbolisation et qui permettent aux enfants qui ont un mal être à l’école de le dépasser et d’arriver ensuite à être élève » expliquait Corinne Tavernier rééducatrice au Rased de Méricourt. « C’est le travail du rééducateur, mais on voit aussi intervenir le psychologue et le maître E parce que le Rased n’existe vraiment qu’avec la complémentarité de ces trois aides ».
Le RASED est un dispositif qui a été mis en place pour aider les enfants en difficulté qui se compose d’un maître E, d’un psychologue scolaire et d’une rééducatrice. « Ça, c’est dans le meilleur des cas possibles. Mais il faut savoir qu’on a beaucoup de fermetures de postes et que de plus en plus de réseaux ne seront pas complets » poursuivait Corinne Tavernier. Sur Méricourt, le RASED dispose encore cette année de quatre postes E, d’un maître G et d’un psychologue scolaire. « Déjà l’année passée, nous avons perdu un maître G sur l’ensemble de la circonscription d’Avion. Nous sommes actuellement 14 personnes encore en fonction d’un niveau qualitatif comme quantitatif. Le fait qu’il y ait une diminution des personnels qui ont à agir sur le secteur fait que nous avons des difficultés pour pouvoir couvrir les besoins qui sont présents et qui eux, n’ont pas diminué » informait Arnaud Duhamel maître G à Méricourt.
« Avec la politique en cours sur les trois ans, ils avaient parlé de 3000 suppressions de postes Rased. A savoir que dans la circonscription d’Avion et en l’espace d’une dizaine d’années, on a perdu la moitié de nos membres » reprenait Corinne Tavernier. « Face à toutes ces mesures dans un secteur qui n’a pas changé en terme de quantité d’élèves, de difficultés qui ne sont pas moindre depuis quelques années et avec moins d’intervenants spécialisés pour s’occuper de ces enfants, cela pose un soucis d’organisation et de réponse à la demande. Il y a beaucoup d’enfants qu’on ne peut plus suivre » terminait Arnaud Duhamel qui espère sensibiliser parents, enseignants, pour que tous, se mobilisent afin de sauver les Rased.
Plus d’infos sur le site internet « Rased en lutte ».