Ce dimanche matin, près d’une centaine de personnes se sont rassemblées à la Nécropole rue Urianne Soriaux, pour la commémoration de la catastrophe minière du 10 Mars 1906.
Le temps est gris, la pluie discrète, mais l’air chargé d’émotion laisse toutefois entendre les chants des oiseaux qui sentent le printemps revenir. Difficile d’imaginer l’explosion, le chaos, les cris des mineurs et les pleurs des familles qui ont secoué ce même sol il y a 118 ans. Ce jour-là, la terre minière a enseveli 1099 ouvriers, dont 242 enfants.
Les villes de Méricourt, Billy-Montigny, Noyelles-sous-Lens, Fouquières-lès-Lens et Sallaumines ont payé un large tribut dans leur population. C’est pourquoi ils s’associent chaque année pour l’organisation de cette cérémonie. Devant le monument, une haie d’honneur composée de gardes de Lorette, de portes drapeaux et d’anciens mineurs se tient alignée pendant que les communes et associations viennent déposer tour à tour, une gerbe de fleurs.
L’histoire sociale est marquée de drames et de luttes
Puis c’est Bruno Troni, maire de Billy-Montigny, qui a pris la parole. Il a eu d’abord une pensée pour Raymond Frackowiak, adjoint au maire d’Avion. Disparu en début d’année, son absence à ce rendez-vous où il était pourtant si fidèle s’est fait sentir, tant son engagement pour la cause des mineurs étaient reconnue de tous.
Puis l’édile a continué son discours en faisant le lien entre les luttes d’hier et d’aujourd’hui.
« Cette commémoration, nous la devons à la mémoire de tous ces mineurs sacrifiés à l’époque. Mais nous la devons également aux travailleurs d’aujourd’hui et à leurs descendants. Il est de notre devoir de rappeler à ces derniers que l’histoire sociale est marquée de drames et de luttes. Il est de notre responsabilité de pointer les désastres sociaux, environnementaux et humains que porte en lui ce capitalisme qui a frappé hier et auquel ils sont encore aujourd’hui confrontés. »
L’oubli est un outil politique au service des tyrans
Sylvain Robert, maire de Lens, mais aussi président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin (CALL) a conclu la cérémonie en annonçant l’engagement de la communauté d’agglomération dans la remise en état et l’entretien du parcours des rescapés pour les 120 ans de l’évènement, dans une volonté de porter la mémoire collective. « L’oubli est un outil politique au service des tyrans (…) Cette volonté de ne pas oublier les sacrifices que toutes et tous ont pu avoir dans cette période où la France avait besoin de ce rebond, par l’engagement de l’industrie et des mineurs, et par l’engagement des hommes et des femmes qui les ont fait vivre. ».