Les parents s’interrogent pour l’avenir de leur enfant porteur de handicap après 20 ans. L’espoir pour certains parents et enfants, c’est de trouver des alternatives à la vie à la maison ou en institution. L’association « Vies Partagées 62 », qui a déjà mis en place deux haltes-répit pour soulager les aidés, apporter une bouffée d’oxygène aux aidants et favoriser l’autonomie des personnes handicapées, a présenté son projet de Domicile partagé qui devrait ouvrir à Méricourt en 2019.
« Un projet nouveau qui ressemble aux parents d’aujourd’hui » souligne d’entrée la présidente de « Vies Partagées 62 ». Parce qu’un enfant handicapé qui grandit et des parents qui vieillissent à domicile, cela devient difficile, alors on pense à un placement en institution. « Seulement, il est tout aussi difficile de prendre la décision d’une orientation en maison spécialisée. Les parents ont alors un sentiment de culpabilité et le vivent comme un abandon. Ils ont aussi le besoin, comme avec un autre enfant, de rester proche de lui » poursuit Pascale Hunet avant de présenter le Domicile partagé, une co-location entre personnes porteuses de handicap.
« L’idée et le projet de départ viennent tout de même des familles » ajoute Catherine Pagies, coordinatrice et co-fondratrice de l’association.
Leurs proches sont dans une maladie ou porteur d’un handicap. Est-ce que pour autant, ils n’ont pas le droit d’avoir une vie à eux dans un autre lieu ?
« Le Domicile partagé est une solution supplémentaire. C’est aux familles de choisir. On parle alors de projet de vie. C’est aussi les insérer dans leur vie citoyenne ».
Le Domicile partagé va ouvrir en face de l’Espace culturel La Gare. Une volonté pour permettre à certains en autonomie de se rendre aux spectacles, à la médiathèque etc.
L’association travaille avec deux bailleurs sociaux, Pas-de-Calais Habitat pour le Domicile partagé et Maisons & Cités pour un futur projet à destination des personnes en souffrance de maladies cognitives.
« Chacun pourra être titulaire de son bail et de ce fait, cela ouvre des droits. Et l’intérêt, c’est de mettre en commun toutes les aides pour avoir une personne qui sera avec eux 24h sur 24 » précise Catherine Pagies. Ce sera donc un fonctionnement jour et nuit avec deux personnes dans la journée qui vont s’occuper des sept résidants et un veilleur de nuit.
Un partenariat avec le CIASFPA (Centre Intercommunal d’Action Sociale en Faveur des Personnes Agées) permettra d’obtenir un véritable encadrement adapté selon les différents handicaps avec un SSIAD (Service de soins infirmiers à domicile) et un SSAD (Service de soins et d’aide à domicile).
L’idée, c’est aussi de permettre aux familles de venir quand elles le souhaitent, de prendre leurs aidés comme elles le veulent et de participer à la vie de la structure. Les familles pourront s’investir dans le lieu de vie de leurs proches.
« Nous sommes dans la proximité avec les personnes, les professionnels, les élus, les familles, les bénévoles… pour mutualiser les compétences des uns et des autres. Et cela fait des lieux qui sont chouettes et animés comme les haltes-répit et bientôt le Domicile partagé ».
– Publié le 29/11/2018
[(Sur l’écoquartier, le premier Domicile partagé va accueillir sept résidants au rez-de-chaussée de ce collectif Pas-de-Calais Habitat)]